- 19 - avaient leurs représentants dans les conités d'aide à l‘Espagne républicaine. Il y avait aussi des gens comme Hubert Desaulniers de Montréal, Jean—Charles Harvey, Jean-Louis Gagnon, Jean Palardy, le peintre, et lorsqu'on a organisé une réception pour André Malraux, ils étaient presents [?] qui Edmond Turcotte et quelques professeurs, je crois, de l’Université de Montréal. Mais ce sont des individus, enfin quelques—uns. Néanmoins, c'est un courant qui dans un autre domaine se traduit par le genre de position politique qui est celle de Teddy Bouchard par exemple, à St— Hyacinthe, un démocratisme qui renoue avec le vieux “rougisme”, le vieux démocratisme québécois. C’est donc pour ça que je dirais que c’est important de ne pas oublier que la position dominante de la droite n'était quand même pas un monolithisme total. Il y avait une remise en question il y avait des dissidences./// Pour ce qui est de Montréal et du Québec en rapport avec l’Espagne, il y a deux facteurs, deux gestes, deux actions, qui d'une certaine façon dramatisent la dimension d'un démocratisme militant qui re- joint le socialisme et dans certains cas le communisme. C'est d'abord le docteur Bethune. Il faut lire, je crois, la vie du docteur Bethune qui a été traduite en français; il y a d'ailleurs deux bio- graphies. On y voit le lien entre la perception chez Norman Bethune, le chirurgien l’Hôpital du Sacré-Coeur, sa réaction devant le chômage et le taux de tuberculose dont lui-même avait souffert, et l’organisation d'un comité de médecins, comité pour la protection de la santé populaire. Alors c'était un précurseur de soins médicaux gratuits, un précurseur du système de “Medicare” en ’35 ou ’36 Montréal. Mais il allé plue loin, il fit [?] une et s’y rendit lui-même pour organiser les banques de sang: c’était un pas qu’il franchissait parce que son expérience de la pauvreté à Montréal l’avait convaincu que dans cette opposition fondamentale entre fascisme et mouve- ment populaire et lutte pour une vie meilleure il y avait l’enjeu de l’avenir du monde. La seule réunion qu'on ait réussi à tenir, pendant ces années de la guerre,