- 33 - ils étaient très motivés po- litiquement. Ils ne connaissaient peut-être pas l’Espagne en détail, mais au moins ils savaient pourquoi ils allaient combattre Il semble bien que ces combattants canadiens pour la plupart ont lutté très sérieusement dans cette guerre—là, que ce n'étaient pas simple— ment des aventuriers Mais je pense qu'au Québec comme au Canada, on ne connaissait pas très bien l’Espagne, on ne savait pas très bien ce qui s’y passait. C'était l‘espace d'un combat idéologique. Et puis il y avait aussi du côté québécois un aspect un peu sentimental, que nous étions des latins, et l’idée fallait renouer des liens avec l’Amérique latine revenait [?]. L’Espagne était un peu loin, ma1s en tout cas on avait quelque chose en commun qui était la latinité. S.B. Ryerson: Les gens qui étaient activistes ou qui étaient militants étaient, je crois, au moins mieux renseignés sur le caractère socio—économique et politique de la situation en Espagne que la moyenne des gens. S'ils avaient lu dans le numéro spécial de la “Correspondance Internationale” l’analyse de seize pages de l’évolution socio—économique et politique de l’Espagne, ils étaient, au moins au niveau d'un cours de science—po; c’était une analyse qui était fondée sur des données concrètes, des données empiriques,