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est la remise en question. C’est une remise en question qui part 
du fait d'une pauvreté presque insupportable. Il y a près 
d'un quart de million de Montréalais qui vit de l’assistance social. C’est
la faim massive. En 1937, pendant la guerre en Espagne, c'est la 
grande grève du textile au Québec. Ce sera un peu après les grèves 
de Sorel dans les aciéries et dans les chantiers maritimes, et 
ce sont les syndicats catholiques qui sont les organisations 
des travailleurs qui luttent et qui protestent et qui cherchent 
à changer ces conditions infernales. 
On établit alors une commission royale 
sur l’industrie du textile présidée par le Juge 
Turgeon,et dans les témoignages recueillis par cette commission on peut citer ces quelques lignes. 
Un témoin, M. Ovide Lemay, qui se rend à la Montreal Cottons de 
Valleyfieid: 

- Quel âge avez-vous? 
- 45 ans, Monsieur. 
- Vous êtes marié?
- Oui, Monsieur. 
- Vous avez des enfants? 
- J’en ai 14 au juste. 
- Depuis quand travaillez—vous au moulin, M. Lemay? 
- Depuis 30 ans. 
- Vous êtes tisserand depuis 30 ans? 
- Oui, Monsieur. 
- Combien de machines faisiez—vous marcher au début? 
- J’ai commencé avec deux métiers. 
- Combien était votre salaire au commencement? 
- De $5.— à $6.— par quinzaine. 
- Vous avez combien de métiers maintenant? 
- J’en ai 6. 
- Des métiers automatiques? 
- Oui.