- 22 - les éléments de ce qui devait se développer par la suite et que d'une certaine manière nous vivons aujourd‘hui en termes de nouvelles possibilités pour la société québécoise, comme en Espagne on vit et on lutte et on réfléchit au potentiel d'un demain qui sera différent parce qu'il sera meilleur. M. Morin Je remercie le professeur Ryerson de son intervention qui fut à la fois une perspective historique et un té- moignage. Maintenant j'invite les personnes dans la salle qui aimeraient faire des interventions, poser des questions aux différents participants de la table ronde, à se manifester. M. René Durocher: Si vous permettez, je pourrais amorcer le débat par une question. Je trouve extrêmement utile ce que M. Ryerson vient de nous dire sur cette gauche québécoise militante dans les années ’30 et dont personnelle— ment je ne sous estime pas l’importance, Comment expliquer que cette gauche au Québec ait été incapable de pénétrer le milieu canadien français et d'organiser le milieu ouvrier? Vous avez parlé d'autocritique tout à l’heure. Si on pense par exemple à la CCF dont M. Scott était l’éminent représentant - la CCF, ne serait—ce que son nom, Commonwealth Cooperative Federation, n'a aucune resonance pour des francophones, pour des Canadiens- français. Et je sais que les chefs ont fait des efforts pour rejoindre le milieu canadien-français mais sans beaucoup de succès. Quand on pense au parti communiste, par exemple, je crois qu'on peut se demander si les dirigeants de ce parti au Canada comprenaient l’importance de la question natio- nale au Québec. Je ne veux pas faire d'anachronismes, mais je pense